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que le mal de la Princeſſe ſe paſſeroit, & qu’elle meſme ſeroit apres marrie qu’on luy euſt obeï. Comme cette Perſonne auoit vn grand eſprit, elle connut bien qu’elle les demandoit inutilement, auſſi ne s’y opiniaſtra-t’elle pas : & leuant les yeux au Ciel ; mourons donc ſans conſolation (s’eſcria-t’elle en faiſant encore vn grand ſoupir) ou conſolons nous nous meſme, par l’eſperance d’eſtre bien toſt en eſtat de n’auoir plus beſoin d’eſtre conſolée. Apres cela ſes douleurs redoublant, elle tomba en foibleſſe, mais lors que les Medecins furent venus ils la firent reuenir. Il eſt vray qu’ils n’en eurent pas plus d’eſperance pour cela : au contraire ils dirent que l’on ne la pouuoit ſauuer : mais en parlant ainſi, on voyoit dans leurs yeux qu’ils n’oſoient dire la cauſe de ſon mal, & qu’ils deuinoient ſans doute que Tarquin ne vouloit