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effet, ſans qu’elle pûſt faire de remede qui l’en garantiſt, il feignit d’auoir à l’entretenir de quelque affaire importante. Si bien que l’ayant fait entrer dans ſon Cabinet, il l’obligea d’y eſtre prés de deux heures, quoy qu’elle commençaſt de ſe trouuer mal demie heure apres qu’elle y fut entrée : car celuy qui luy auoit donné le Poiſon luy auoit aſſuré que pourueû qu’on fuſt vne heure apres l’auoir pris ſans prendre de remede, il eſtoit indubitable que ceux que l’on prendroit en ſuite ſeroient inutiles, & qu’il falloit de neceſſité mourir. De ſorte que quoy que cette belle & vertueuſe Princeſſe ſe fuſt pleinte d’abord du mal qu’elle ſentoit, le cruel Tarquin l’auoit pourtant retenuë: luy diſant que ce ne ſeroit rien, & l’entretenant alors de diuerſes choſes qu’il feignoit vouloir qu’elle diſt au Roy. Mais enfin apres qu’il creût eſtre aſſuré de