Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/297

Cette page n’a pas encore été corrigée

nellement ma mort à Tarquin, que ſi on me pouuoit ſoubçonner d’auoir contribué quelque choſe à la ſienne. Et puis genereux Prince, dit-elle en rougiſſant, comme ie ſçay qu’il y a pour vous dans mon cœur vne amitié fort tendre, ie dois agir auec plus de circonſpection que ie ne deurois faire ſi cela n’eſtoit pas : & ie dois meſme vous coniurer de vous en aller, de peur que cette longue conuerſation, ſi elle eſt ſçeuë de nos ennemis communs, ne leur donne quelque ombrage qui haſte l’execution de leurs mauuais deſſeins. Cependant ie vous coniure de prendre garde à vous : car ie ſerois au deſeſpoir ſi ie pouuois me reprocher d’auoir eu vne Sœur qui euſt cauſé voſtre mort. Et de grace Madame, repliqua ce Prince, ne ſongez point à moy, & penſez ſeulement à empeſcher que ie ne puiſſe pas auoir la