Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/292

Cette page n’a pas encore été corrigée

noſtre propre vertu qui nous conſolera de leurs calomnies, ſi vous eſtes capable de vous laiſſer conduire en quelque Aſile. Et pour vous teſmoigner Madame, que l’amour que i’ay pour vous eſt pure, & deſintereſſée : ſi vous croyez qu’il ne vous ſoit pas permis d’eſtre ma Femme, apres auoir eſté celle de Tarquin, ie me contenteray de demeurer aupres de vous comme vn Frere, qui veut proteger & deffendre ſa Sœur : & de n’en pretendre iamais autre choſe. Ainſi ſans reſpandre le Sang d’vn Frere inhumain, & d’vne iniuſte Femme, & ſans que vous ſoyez obligée de conſentir à la perte d’vn ambitieux Mary, & d’vne cruelle Sœur ; pour empeſcher la voſtre, nous nous mettrons en ſeureté en quelque lieu où leur cruauté ne s’eſtendra point : nous y ſerons en repos, & nous y viurons meſme heureux, s’il eſt vray que vous ayez quelque amitié