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auoit vnies, il faut aduoüer qu’il le doit eſtre de vous oſter à Tarquin, & de me ſeparer de Tullie : c’eſt pour quoy Madame ſi vous le voulez, on peut faire de deux choſes l’vne : ou de dire au Roy tout ce que nous ſçauons, afin que par ſon authorité il rompe voſtre Mariage & le mien, & qu’il exile & Tarquin & Tullie : ou bien ſans faire vn ſi grand eſclat qui pourroit ne nous ſauuer pas, parce que le Roy eſt vn peu lent en ſes reſolutions, ne vaudroit-il point mieux nous deſrober à la violence de Tarquin, & à la cruauté de Tullie ? voſtre Mariage & le mien ſe peuuent rompre auſſi bien quand nous n’y ſerons pas ; que quand nous y ſerons : car il me ſera aiſé de laiſſer icy dequoy conuaincre ces deux criminelles Perſonnes. Du coſté des Dieux nous n’aurons rien à craindre : & du coſté des hommes nous aurons