Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/280

comme il la deſiroit, il en fut bien aiſe, quoy qu’il n’euſt que des choſes fâcheuſes à luy dire. Mais pour elle, bien qu’elle l’aimaſt touſiours cherement, elle eut quelque inquietude de le voir : de ſorte que ce Prince la remarquant ; ie voy bien Madame, luy dit-il, que ma viſite vous deſplaiſt plus qu’elle ne vous oblige : mais Madame, ie vous ſuplie de ne me condamner pas ſans m’entendre, & de vous donner la peine d’eſcouter ce qui la cauſe. Car enfin ie ſuis ſi accouſtumé à faire ce que vous voulez, & à me priuer de l’honneur de vous voir quoy que ie le puſſe faire innocemment, que le reſpect que ie vous ay touſiours rendu, merite que vous m’accordiez l’audience que ie vous demande. Comme la Princeſſe connoiſſoit la grande vertu de ce Prince, & qu’elle vit quelque choſe ſur ſon viſage, qui luy fit connoiſtre