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coſté, qu’il y en auoit vne tres eſtroite entre ſa Femme & ſon Frere. Cependant par vn ſentiment de vertu & de prudence, la Princeſſe ne voulut pas aduertir le Prince d’Ameriole, du déreglement de l’eſprit de ſa Femme : parce que cette perfide eſtoit ſa Sœur, & parce que ce Prince eſtoit ſon Amant. Le Prince d’Ameriole de ſon coſté, fut quelque temps à ne vouloir pas deſcouurir à la Princeſſe l’infidelité de ſon Mary : croyant qu’il l’affligeroit inutilement. Ainſi il eſtoit en vn pitoyable eſtat : car de deſcouurir les crimes de ſa Femme, il ne s’y pouuoit reſoudre : de s’en vanger ſur Tarquin, il eſtoit ſon Frere : & il eſtoit de plus Mary de la Perſonne qu’il adoroit : qui eſtant auſſi vertueuſe qu’elle eſtoit, nel’auroit iamais veû, s’il euſt tué ſon Mary. Il diſſimula donc autant qu’il luy fut poſſi-