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ſe moquoit de toutes les Loix des hommes ; elle taſchoit effectiuement de s’en faire aimer, & d’aquerir quelque credit ſur ſon eſprit, dans l’eſperance d’adoucir la fierté de ſon humeur. D’autre part le Prince d’Ameriole, qui auoit touſiours vne violente amour pour la Princeſſe, & vne haine horrible pour Tullie, ne laiſſoit pas de ſe contraindre : & pour ſon propre honneur, ne voulant pas auoir vne Femme qu’on pûſt accuſer d’eſtre meſchante, il faiſoit tout ce qu’il pouuoit pour corriger la ſienne par mille exemples de bonté & de complaiſance qu’il luy donnoit tous les iours. Mais c’eſtoit en vain que ces deux vertueuſes Perſonnes penſoient adoucir la fierté du naturel de Tarquin & de Tullie, car de moment en moment elle augmentoit au lieu de diminuer. De ſorte que Tarquin perdant l’eſperance d’inſpirer iamais