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d’iniuſte, & qui eſtoient à l’auantage de ſon Mary, & au deſauantage de ſon Amant, elle ne balançoit point : & dans le meſme temps qu’elle auoit vne haine horrible contre l’vn, & vne tres violente affection pour l’autre ; elle ſeruoit celuy qu’elle haïſſoit, & nuiſoit à celuy qu’elle aimoit. Il eſt vray que ce n’eſtoit qu’en certaines occaſions où la raiſon le permettoit : car dés que Tarquin vouloit l’obliger d’agir par des voyes iniuſtes, ou contre ſon Pere, ou contre ſa Sœur, ou contre le Prince d’Ameriole, elle luy reſiſtoit auec vne conſtance admirable : quoy qu’elle luy reſiſtaſt pourtant touſiours auec vne douceur pleine de reſpect, capable d’adoucir la cruauté meſme. Cependant par vn excés de vertu, & connoiſſant que tous les ſentimens de ſon Mary eſtoient tres violens ; qu’il n’auoit nulle crainte des Dieux ; & qu’il