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ſon fort eſtroite enſemble depuis leur Mariage. Pour la Princeſſe, & pour le Prince d’Ameriole, il n’en fut pas de meſme : car bien que ce vertueux Amant ne demandaſt que de l’amitié à la Perſonne qu’il aimoit, & qu’elle luy euſt meſme promis de ne luy refuſer pas cette grace ; elle eſuitoit autant que la bien-ſeance le luy permettoit de ſe trouuer engagée à parler ſeule aueque luy. D’autre part le Roy à qui Tarquin & Tullie eſtoient preſques eſgallement redoutables, aportoit vn ſoin fort grand à ne pancher ny d’vn coſté ny d’autre. En effet, de peur d’irriter Tullie, il ne faiſoit pas plus de graces à Tarquin, qu’au Prince d’Ameriole : & de peur auſſi d’irriter Tarquin, il n’en faiſoit pas plus au Prince ſon Frere qu’à luy. Mais en penſant eſtre fort prudent, & en voulant trop les meſnager, il ne contenta ny Tarquin ny