Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

repliqua cette Princeſſe en rougiſſant, que ie ne ſçay que vous reſpondre : ſi ce n’eſt que ie n’oſe vous dire rien de ce que ie penſe en cette rencontre. Ha Madame, s’eſcria le Prince d’Ameriole, que ie vous ſuis obligé de cette reſponce : mais apres tout, accordez au plus malheureux Amant du monde, la grace de luy dire quelques vnes de ces penſées, que vous n’oſez m’expliquer : & croyez s’il vous plaiſt que la paſſion que i’ay pour vous, merite par ſa pureté que vous ayez cette indulgence pour moy. Ie ſçay bien qu’en l’eſtat où ſont les choſes, il eſt difficile de trouuer remede au mal qui me perſecute : mais encore peut-on mourir plus doucement d’vne façon que de l’autre : c’eſt pourquoy Madame, i’oſe vous coniurer de ne me refuſer pas. Comme ie ſuis fort ingenuë, reprit