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laiſſoit pas d’eſtre en colere contre luy, parce que ce qu’il diſoit n’eſtoit pas conforme à ſes deſſeins. Son eſprit ne luy fourniſſoit touteſfois rien contre ce qu’il auoit auancé : mais comme elle vouloit pourtant le contredire en quelque choſe, elle tomba d’accord qu’il falloit tout ſacrifier à l’ambition : mais elle dit en ſuite que la difficulté eſtoit de ſçauoir bien connoiſtre ce qu’il faloit faire pour la contenter. Car il y a quelqueſfois des amours, adiouſta-t’elle, qui y pourroient ſeruir au lieu d’y nuire, ſi on en conſideroit bien tous les auantages. Tarquin entendant ce que Tullie diſoit en fit l’aplication fort iuſte : mais il ne fit pas ſemblant de l’auoir entenduë, parce qu’il n’eſtoit pas alors perſuadé qu’il luy fuſt auantageux de la preferer à la Princeſſe : & qu’au contraire il croyoit que s’il eſpouſoit