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qui partage ſon eſprit entre les ſoins de luy plaire, & ceux de ſa ſubſiſtance ? qui ne peut eſtre liberal ſans s’apauurir, qui ne peut eſtre guay ſans ſe contraindre ; qui n’oſe meſme bien ſouuent nuire à ſes Riuaux, de peur de nuire à ſa fortune ; & qui a enfin dans l’eſprit tant de choſes qui ne conuiennent point à la galanterie, qu’il faut de neceſſité qu’il ſoit vn ennuyeux Galant ? Ainſi ie conclus encore vne fois, qu’il n’apartient qu’aux ambitieux heureux d’auoir de l’amour : & que ceux qui quitent les intereſts de leur fortune, pour contenter leur paſſion, meritent d’eſtre abandonnez des Maiſtreſſes pour qui ils abandonnent toutes choſes : & ſi i’eſtois Dame, & que ie viſſe à mes pieds vn de ces fidelles Amans, qui veulent ſacrifier tous les intereſts de leur ambition à leur amour, ie luy conſeillerois d’aller ſe faire aimer de la For-