que ie ne porte enuie au ſexe dont ie ne ſuis pas. En effet quand ie voy ſeulement vn homme ſe promener ſeul, i’enuie la liberté qu’il en a : quand quelque autre s’en va en voyage, ie luy porte encore enuie : & i’en voy meſme quelques-uns, de qui la colere & la vangeance me ſemblent encore dignes d’eſtre enuiées : car enfin on ne trouue point eſtrange qu’vn homme ſoit ſenſible & qu’il ſe vange : & on ne peut preſques ſouffrir qu’vne Femme ſe pleigne de rien : ou ſi elle ſe pleint il faut que ce ſoit ſi doucement, qu’elle n’en change pas de teint, que ſes yeux n’en perdent pas leur douceur : & on dirait enfin que la Nature doit nous auoir fait naiſtre inſenſibles, veû les Loix que la bien-ſeance nous impoſe : auſſi vous puis-ie aſſurer que ie murmure eſtrangement contre ceux qui les ont faites. En mon particulier,
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