Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/213

Cette page n’a pas encore été corrigée

quelque grand deſſein. Pour les plaiſirs il n’y paroiſſoit pas trop ſenſible, & il ne fait ſans doute conſiſter ſa ſupréme felicité qu’à ne voir rien au deſſus de luy : ainſi on peut dire qu’il n’aime la grandeur que pour elle meſme, & point du tout pour tous les diuertiſſemens qui la ſuiuent. Pour les vertus & pour les vices, il s’en eſt touſiours ſeruy indifferemment ſelon qu’il l’a trouué à propos pour ſatiſfaire ſon ambition : car quand il a creû qu’il falloit donner quelques marques de pieté, afin d’eſblouïr le Peuple, il a enuoyé des Offrandes à Delphes, il a fait baſtir des Temples, & a employé les choſes les plus ſaintes auec des intentions prophanes, lors qu’il a creû que cela eſtoit neceſſaire pour l’execution de ſes deſſeins. Mais au contraire quand il a iugé qu’il n’auoit que faire de garder les apparences ; il n’a fait ſcru-