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fait craindre par ſa ſœur aiſnée, qui auoit touſiours mieux aimé luy obeïr, que de s’opiniaſtrer à luy reſiſter. De plus, la Princeſſe Tullie auoit touſiours eu de la diſſimulation, de la malice, & du deſguiſement ; mais plus que de tout cela, elle auoit eu de l’ambition. De ſorte que quoy que la Princeſſe ſa ſœur fuſt vne des plus charmantes Perſonnes du monde, à ce que i’ay oüy dire à vne Parente que i’ay, qui auoit l’honneur d’en eſtre fort aimée, elle la haïſſoit horriblement, ſans autre raiſon de cela, ſinon qu’elle eſtoit ſon aiſnée, & qu’elle s’imaginoit que Seruius Tullus l’aimant plus qu’elle, ſa fortune en ſeroit meilleure. D’autre part Tarquin & le Prince ſon Frere, eſtoient auſſi diſſemblables entre eux, que ces deux Princeſſes l’eſtoient entre elles. Il eſt vray que la choſe eſtoit autrement, car le plus