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autre condition que celle de ne punir aucun de ceux qui m’ont mis en liberté, & qui m’ont ſuiuy. Mezence entendant parler Porſenna auec vne generoſité ſi heroïque, en eut vne confuſion differente de celle qu’il auoit euë auparauant : & regardant Sextilie (qui auoit touſiours entretenu la haine qu’il auoit euë pour ce Prince) ha iniuſte Perſonne, luy dit-il à demy bas, pourquoy ay-ie ſuiuy vos ſentimens ? Mais enfin, adiouſta-t’il en hauſſant la voix, le paſſé ne ſe pouuant rappeler, il faut du moins admirer la generoſité que ie n’ay pas : puis que l’eſtat où ie me trouue eſt ſi malheureux, que ie ne puis ny rien faire, ny rien dire, qui merite aucune gloire. En effet (pourſuiuit-il en adreſſant la parole à Porſenna) ſi ie vous dis que mon cœur vient d’eſtre changé par ce que vous venez de faire, & par l’amitié que