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Apres cela Mezence demanda qu’on luy baillaſt vne Eſpée, mais on n’eut pas le temps de luy obeïr : car Porſenna, ſuiuy d’vne foule eſtrange de Gens de toutes conditions, entra : & à peine fut-il entré, qu’Aronce s’auançant vers luy ; n’eſt-il pas vray, Seigneur, luy dit-il, que vous n’auez nul deſſein de vous vanger en la perſonne de Mezence, de ce que la Fortune vous a fait ſouffrir par luy ? Non non, reprit le Prince de Perouſe, ie ne me flatte point dans mon malheur : & puiſque mes ſuiets me trahiſſent, & que ie n’ay pas meſme vne Eſpée pour me donner la mort, ie ſuis preſt, dit-il à Porſenna, de prendre les Fers que ie vous ay fait porter, & de receuoir meſme la mort que ie vous ay voulu faire donner. Comme ie ne croy pas qu’il ſoit permis de faillir par exemple, repliqua le Roy de Clu-