Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous faites : & que croyant que Porſenna eſt encore viuant, vous ne voulez pas eſpouſer Galerite. Mais pour vous oſter cét obſtacle, ſçachez que par les ordres que i’ay donnez, Porſenna a conſenty à tout ce que ie veux, ou que Porſenna n’eſt plus. Ha Seigneur, que me faites vous entendre ? reprit Aronce, & ne craignez vous point que le Fils de ce malheureux Roy ne vienne vanger la cruauté que vous auez pour ſon Pere ? Qu’il vienne, reſpondit-il en colere, qu’il vienne, s’il veut partager ſes ſuplices, & mourir de la meſme main qui aura poignardé Porſenna, s’il n’a pas obeï à mes derniers ordres. Ha Seigneur, repliqua alors Aronce, c’eſt vous cacher trop longtemps la verité ! & ie ſerois criminel moy meſme, ſi ie ne vous aprenois pas que le Roy de Cluſium eſt le plus innocent & le plus genereux de tous les Princes du Mon-