Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette cruelle incertitude ; quoy Seigneur (dit-elle à Mezence, auant qu’Aronce pûſt reſpondre) Porſenna conſent que ie ne ſois plus ſa Femme ? ha Seigneur, ſi cela eſt, faites que ie l’entende de ſa propre bouche : mais n’attendez pas, quand meſme cela ſeroit, que ie conſente iamais à de ſecondes Nopces. I’ay vn Fils en quelque lieu de la Terre, qui ſera vn iour voſtre ſucceſſeur : & qui reparera peut-eſtre par ſon obeïſſance l’infidelité du Roy ſon Pere, s’il eſt vray qu’il en ſoit capable. En mon particulier, dit alors Aronce à Mezence, i’ay de ſi puiſſantes raiſons de n’accepter pas l’honneur que vous me voulez faire, que quand vous le ſçaurez, vous trouuerez que vous voulez vne choſe impoſſible. Ie voy bien Aronce, luy dit alors Mezence, que ce n’eſt que par reſpect & par generoſité, que vous parlez comme