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auantage, il creût qu’il pouuoit croire qu’il eſtoit mieux dans l’eſprit de cette Princeſſe qu’il ne l’auroit penſé. D’abord elle luy dit qu’elle n’auoit rien à luy conſeiller là-deſſus, & qu’il n’auoit qu’à conſulter ſon cœur : mais apres qu’il luy eut iuré qu’il ne penſoit pas à ce Mariage, & qu’il ne luy demandoit autre choſe, ſinon qu’elle luy tinſt conte de ce qu’il refuſoit pour l’amour d’elle : cette adroite Princeſſe luy dit, que l’eſtimant autant qu’elle faiſoit, elle ſe croyoit obligée de luy dire que ce qu’on luy propoſoit eſtoit peut-eſtre plus dangereux qu’il ne penſoit. En ſuite dequoy elle luy dit qu’il n’eſtoit guere beau de vouloir eſpouſer la Femme d’vn Grand & malheureux Roy, qui faloit qui la luy cedaſt par force, ou qu’il mouruſt, le iour qui precederoit ſes Nopces. Elle luy dit encore que l’opinion commune