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grand pouuoir ſur ſon eſprit, il ne faiſoit rien de conſiderable ſans luy en parler : ſi bien qu’il ne manqua pas de luy demander ſon aduis ſur vne choſe de cette nature. Mais elle s’y trouua bien embaraſſée : car ſon intereſt eſtoit qu’elle eſpouſaſt quelqu’vn qui deſpendiſt d’elle : mais comme elle ne s’eſtoit pas fait aimer de tous les Grands de cet Eſtat, elle ne ſçauoit qui conſeiller : & elle demanda quelques iours à Mezence pour examiner vn choix de cette importance. Pour luy, il ietta d’abord les yeux ſur Tiberinus, ſans ſonger à la violante paſſion qu’il auoit pour la Princeſſe des Leontins : car outre qu’il ne la connoiſſoit pas telle qu’elle eſtoit, il penſoit encore que s’agiſſant de regner, il quiteroit ſans peine les pretentions qu’il pouuoit auoir. De ſorte qu’en attendant que Sextilie luy euſt dit ce qu’elle penſoit, & pour eſtre tout