Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mort qui n’eſt vn ſuplice que d’vn moment : c’eſt pourquoy ie n’aurois garde de me vouloir deſhonnorer pour vne choſe que i’eſtime beaucoup moins que la vie. Ainſi mon Fils, tout ce que ie vous demande, eſt de ſonger d’empeſcher Mezence de me perdre, pourueû que ce ſoit par des voyes iuſtes, & de n’y employer iamais les criminelles. En ſuite de cela, Aronce luy rendit conte du veritable eſtat des choſes, & du deſſein que Mezence auoit de vouloir marier Galerite : car comme il vit la fermeté du Roy ſon Pere, il creût ne luy deuoir rien deſguiſer, afin d’auoir ſes conſeils. De ſorte qu’apres auoir bien examiné tout ce qu’il auoit à examiner, ils reſolurent pour gagner temps, qu’Aronce diroit à Mezence, que Porſenna eſtoit aſſurément innocent, de l’aſſaſſinat dont il l’accuſoit : mais qu’il