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ſtre voix, & mon cœur me diſent des choſes ſi conformes à vos paroles, reprit Porſenna, que ie ſuis tout diſpoſé à n’en douter pas : c’eſt pourquoy parlez ie vous en coniure : & n’oubliez rien de tout ce qui me peut perſuader vne choſe ſi agreable, & qui me paroiſt ſi impoſſible : car ſi vous eſtes mon Fils, comment Mezence vous donne-t’il la permiſſion de me voir ? ſe ſeroit-il repenty de ſon iniuſtice ? la raiſon luy ſeroit-elle reuenuë ? & luy auriez vous touché le cœur ? Aronce voyant Porſenna dans vne diſpoſition ſi fauorable pour l’entendre, commença de luy raconter ſa naiſſance ; la maniere dont Flauie l’auoit fait ſortir de l’Iſle des Saules, où Galerite eſtoit gardée ; ſon naufrage ; la façon dont il auoit eſté ſauué par Clelius ; ſon ſeiour à Carthage ; celuy qu’il auoit fait à Capouë ; la rencontre de Nicius, & de Martia ;