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gardoient, il trouua ſur le viſage d’Aronce vne ſi grande reſſemblance à ce qu’il eſtoit autrefois, qu’il ne pût s’empeſcher d’en auoir quelque eſmotion : mais il fut bien encore plus ſurpris lors qu’Aronce luy diſant qu’il auoit obtenu du Prince du Perouſe la liberté de le voir, pour luy parler de quelque choſe qui le regardoit, il entendit le ſon de ſa voix : car comme il eſtoit tout ſemblable à celuy de ſa chere Galerite, qu’il aimoit encore ſi tendrement, malgré vne ſi longue abſence, il en changea de couleur, & en fut ſi eſmeu, qu’Aronce s’aperçeut de l’agitaion de ſon eſprit. Porſenna ne pût meſme s’empeſcher de luy donner quelques marques de la ioye qu’il auoit de le voir, quoy qu’il ne le connuſt pas : de ſorte que comme celuy qui auoit conduit Aronce ſe retira dés qu’il l’eut mené dans ſa