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auoit pour luy : & il eſtoit meſme perſuadé que s’il aprenoit qu’il fuſt ſon Fils, il changeroit de ſentimens & le haïroit autant qu’il l’aimoit. Ainſi il ne pouuoit alors que taſcher de tirer les choſes en longueur, iuſques à ce que les Amis du Roy ſon Pere fuſſent en pouuoir de le ſouſtenir, quand il entreprendroit de parler à Mezence comme Fils de Porſenna. Pour cét effet, comme il parloit vn iour auec ce Prince de cette importante affaire ; il luy demanda s’il ne ſeroit point à propos de taſcher de deſcouurir la verité par la propre bouche de ce Roy priſonnier ? Car enfin Seigneur, luy dit Aronce, ſi vous faites perir vn Grand Prince ſur de ſimples coniectures, vous en ſerez eternellement blaſmé : ainſi ie voudrois enuoyer quelque perſonne fidelle, qui dans vne conuerſation qui paroiſtroit eſtre faite ſans deſſein, taſchaſt de faire dire quelque choſe à Por-