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penſoit le deuoir deffendre, ſe mettre à la teſte de ces aſſaſſins, & l’attaquer le premier. Mais ce qu’il y a auiourd’huy de fâcheux, c’eſt que Mezence croit, quoy que perſonne ne le penſe, que cette coniuration qui s’eſt faite contre luy, a eſté ſçeuë de Porſenna : de ſorte que tous ceux qui s’intereſſent à la vie de ce Grand Prince, craignent eſtrangement pour luy. Ce ſeroit bien mal reconnoiſtre le ſoin que les Dieux ont eu de la conſeruation de la vie de Mezence, repliqua Aronce, s’il faiſoit perir un innocent : & ſi i’eſtois en eſtat d’aller luy demander quelque recompenſe du ſeruice que ie luy ay rendu, ie le prierois de donner des bornes à ſon reſſentiment : & de me faire auſſi la grace de commander qu’on s’informaſt exactement par ſes ordres en toute l’eſtenduë de ſon Eſtat, ſi vn homme qui s’apelle Horace, & qui a