Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/565

Cette page a été validée par deux contributeurs.

touſiours pour ſe deſgager : & ie le tenois ſi fortement, qu’il n’en pouuoit venir à bout : mais dés qu’il vit ſon Compagnon tombé, il laiſſa aller ſon Poignard, que ie pris : & implora la clemence d’Aronce, qu’il voyoit qui s’intereſſoit tant en la vie de Clelius : & pour l’obtenir pluſtoſt, il tira de luy meſme le ſecond Poignard qu’il auoit, & le iettát aux pieds d’Aronce ; de grace, Seigneur, luy dit-il, puis que vous auez entendu ce que ie diſois à mon Compagnon, ne me traitez pas comme luy. Ie vous le promets, repliqua Aronce, mais il faut me deſcouurir tout ce que vous ſçauez : & tout ce qui peut aſſurer la vie de Clelius, que ie veux deffendre comme la mienne. Comme Aronce parloit ainſi, Clelius & cét Amy d’Horace que ie vous ay dit qui ſe promenoit aueque luy, arriuerent en cét endroit ; ſi bien qu’ils furent fort ſurpris