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luy impoſant ſilence, & à moy auſſi, parce que ie ne trouuois rien à luy dire pour le conſoler ; nous fuſmes quelque temps à nous promener ſans parler, en vne petite Allée qui eſt le long d’vn petit Bois aſſez touffu, qui eſt enfermé dans ce Iardin : & il arriua meſme qu’inſenſiblement Aronce marchant plus viſte que moy, s’en trouua ſeparé de douze ou quinze pas, ſans que nous y priſſions garde. Mais comme Aronce marchoit ſeul il entendit de l’autre coſté d’vne Paliſſade qui eſtoit entre luy & ce petit Bois, deux hommes qui penſant eſtre ſeuls en ce lieu-là, parloient à demy bas : vn deſquels hauſſant la voix, en adreſſant la parole à l’autre ; ie ſçay bien, luy dit-il en langage Romain, que ce que nous auons promis à Tarquin eſt iniuſte, mais puis qu’il eſt promis il le faut tenir : car en quel lieu de la Terre pourrions