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maniere qui luy auoit fait iuger qu’elle penſoit auoir ſuiet de s’en pleindre. Pour Herminius, il luy dit encore quelque choſe de plus fâcheux : car non ſeulement il luy aprit que Clelie auoit parlé d’vne façon qui faiſoit voir qu’elle auoit l’eſprit irrité ; mais encore qu’elle s’eſtoit informée aſſez obligeamment de la ſanté d’Horace, lors que Stenius eſtoit arriué aupres d’elle : de ſorte qu’Aronce aprenant ces deux choſes, en eut vne douleur tres ſenſible. Si bien que ne pouuant pas viure dans vne ſi cruelle incertitude, il nous dit qu’il vouloit abſolument parler à Clelie : pour ſçauoir de ſa propre bouche, ce qui l’obligeoit à changer de ſentimens pour luy. Ce qui m’embarraſſoit fort en cette rencontre, eſtoit que ie ne comprenois point pourquoy Clelie faiſoit froid à Fenice, quand meſme elle auroit