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n’eſtoit pas aimé de Clelie. Il eſt vray qu’il auoit la conſolation de ſçauoir qu’il l’eſtoit de Clelius : & de pouuoir penſer que ce Pere employeroit toute ſon authorité en ſa faueur, s’il eſchapoit de la bleſſure qu’il auoit reçeuë, qui eſtoit beaucoup moins dangereuſe que Clelius ne l’auoit dit à ſa Fille. Cependant comme l’Amour eſt ingenieux, il fit trouuer à Aronce l’inuention d’eſcrire à Clelie : mais il fut bien eſtonné, lors qu’elle luy deffendit par vn Billet, de continuer de luy eſcrire. Ce rigoureux commandement eſtoit ſans doute conçeu aux termes les plus doux du monde : mais apres tout, ce commandement eſtoit rude, & il eſtoit fait de maniere, qu’Aronce connut bien que Clelie vouloit qu’il luy obeïſt : ainſi il fut durant quelques iours priué de toute ſorte de conſolation : iuſques à ce qu’Herminius qui aimoit