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connu que ie ſuis, i’ay quelque choſe dans le cœur qui ne me rend pas indigne de l’eſtime particuliere de Clelie, mais ie n’en vſe pas ainſi : & ie vous declare que ie ne murmureray point contre vous, quand vous ne me la donnerez pas. Ie me pleindray ſans doute de la Fortune, mais ie ne me plaindray point de Clelius : & pourueû qu’Horace ne ſoit point plus heureux que moy, ie ne croiray pas eſtre le plus infortuné de tous les hommes. Ce que vous dittes eſt ſi deſraiſonnable, repliqua Clelius, qu’il n’y a pas moyen d’y reſpondre poſitiuement : & tout ce que ie puis, & tout ce que ie dois vous dire, eſt que ma Fille eſt ſous ma puiſſance : que les Romains ſont Maiſtres non ſeulement de la Fortune de leurs Enfans, mais de leur propre vie : que comme Pere de Clelie, ie la donneray à qui bon me ſemblera : que