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des choſes agreables ; il n’eut pas pluſtoſt remarqué qu’Horace n’aimoit pas qu’on luy diſt qu’Aronce eſtoit bien auec Clelie, qu’il ne faiſoit plus autre choſe que luy raporter tout ce que ſon imagination luy pouuoit figurer : car tantoſt il luy diſoit qu’elle l’auoit regardé fauorablement au Temple ; vne autre fois qu’elle l’auoit loüé auec exageration, ou qu’elle luy auoit parlé bas : & il n’y auoit point de iour qu’il ne fiſt quelque obſeruation nouuelle de cette nature, & qu’il ne diſt ce qu’il auoit penſé à Horace. De ſorte que cét Amant ſe ſouuenant qu’Aronce & luy eſtoient conuenus qu’ils attendroient à ſe haïr, & à rompre enſemble, que Clelie en euſt choiſi vn des deux, creût qu’il eſtoit temps qu’il ceſſaſt d’eſtre ſon Amy. Neantmoins pour s’en eſclaircir tout à fait, il chercha l’occaſion de trouuer Aronce,