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promit facilement à ſa Mere, de faire ce qu’elle luy ordonnoit : & pour reconnoiſtre la confiance qu’elle auoit en ſa diſcretion par vne autre, elle luy aduoüa qu’elle connoiſſoit qu’Aronce & Horace l’aimoient : mais par vn ſentiment de modeſtie, elle ne pût ſe reſoudre à luy dire le détail de ce qui c’eſtoit paſſé entre ces deux Amans & elle. Cependant eſtant deuenuë plus hardie, apres ce que Sulpicie luy auoit dit, elle fut encore plus ſeuere à Horace, & elle deuint plus douce pour Aronce : à qui elle accorda enfin la permiſſion de luy dire quelquesfois les ſentimens qu’il auoit pour elle : mais elle luy deffendit pourtant touſiours d’eſperer iamais d’eſtre heureux, s’il ne l’eſtoit du conſentement de Clelius. Mais Madame, quoy que Clelie veſcuſt auec Aronce auec vne extréme retenuë, Horace ne laiſſa pas de