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Rome, mais que vous ne ſçaurez meſme iamais d’où vous eſtes. Contentez vous donc d’auoir part à mon amitié, ſans pretendre rien dauantage : car ſi mon Pere deſcouuroit que vous euſſiez d’autres ſentimens pour moy, que ceux d’vn Frere, il ſe pleindroit de vous ; il me deffendroit de vous voir ; & ie luy obeïrois ſans doute, quand meſme ie ne pourrois luy obeïr ſans me faire vne grande violence. Mais Madame, repliqua Aronce, ie ne diray qu’à vous que ie vous aime ; ainſi Clelius ne le ſçaura pas. Pour garder encore mieux ce ſecret, reprit-elle, il faut ne me le dire non plus à moy qu’à mon Pere : mais Aronce, pourſuiuit-elle, ce ſecret n’eſt pas ſi ſecret que vous le penſez : car Horace qui le ſçait, le peut dire à d’autres, s’il ne l’a deſia dit : & il doit peut-eſtre meſme par quelque raiſon le dire à Clelius. Horace a ſans doute ſu-