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car l’amitié attire l’amitié. En ſuite il faut aller à Obeïſſance : n’y ayant preſques rien qui engage plus le cœur de ceux à qui on obeït, que de le faire aueuglément : & pour arriuer enfin où l’on veut aller, il faut paſſer à Conſtante Amitié, qui eſt ſans doute le chemin le plus ſeur, pour arriuer à Tendre ſur reconnoiſſance. Mais Madame, comme il n’y a point de chemin où l’on ne ſe puiſſe eſgarer, Clelie a fait, comme vous le pouuez voir, que ſi ceux qui ſont à Nouuelle Amitié, prenoient vn peu plus à droit, ou vn peu plus à gauche, ils s’égareroient auſſi : car ſi au partir de Grand Eſprit, on alloit à Negligence, que vous voyez tout contre ſur cette Carte ; qu’en ſuite continuant cét eſgarement, on allaſt à Ineſgalité ; de là à Tiedeur ; à Légereté, & à Oubly ; au lieu de ſe trouuer à Tendre ſur Eſti-