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eu peine à connoiſtre lors qu’ils eſtoient Riuaux. Cependant ils prirent chacun vne reſolution differente, pour agir auec Clelie : car Horace prit celle, apres luy auoir deſcouuert ſon amour, de la preſſer continuellement de luy vouloir eſtre fauorable : & Aronce au contraire ſe reſolut de dire à Clelie qu’il ne vouloit rien ; qu’il n’eſperoit rien ; & qu’il ne demandoit autre choſe que la ſeule grace d’eſtre creû ſon Amant, quoy qu’il ne pretendiſt d’en eſtre aimé, que comme le premier d’vn petit nombre de Gens que Clelie apelloit ſes tendres Amis : à la diſtinction de beaucoup d’autres qui n’auoient pas vne place ſi auantageuſe dans ſon cœur. De ſorte que Clelie trouuant Aronce bien plus commode qu’Horace le fuyoit moins que ſon Riual : elle leur deffendit pourtant à chacun en particulier, de luy par-