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cela luy fuſt auantageux, il eſtoit pourtant vray qu’il y auoit de la malice à cette loüange, & qu’il reprochoit à cette belle Fille, le deffaut qu’elle a de ne trouuer iamais rien de beau. Ioint auſſi qu’il eſtoit aiſé de iuger qu’il mettoit la beauté de Clelie beaucoup au deſſus de celle de Fenice : ſi bien que comme i’en eſtois alors amoureux, i’eſuitay, comme ie l’ay deſia dit, de loüer ce Couplet de Chanſon qu’Horace auoit fait à l’improuiſte : & ie me mis à parler de l’Echo à vn homme de la Compagnie, de peur que quelqu’vn n’allaſt dire à Fenice que i’auois loüé vn homme qui en loüoit vne autre plus qu’elle, & qui la blaſmoit d’vne maniere ſi ingenieuſe. Ma preuoyance fut pourtant inutile, comme ie vous le diray tantoſt, car cette auanture me fit vne querelle auec Fenice : mais pour en reuenir à Aronce, non ſeu-