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ques inſtans où les propres loüanges de Clelie le fâchoient. Mais ces inſtans paſſoient bien viſte : & malgré luy il eſtoit fort aiſe de l’entendre loüer, & il la loüoit luy meſme plus qu’il n’en auoit le deſſein. Cependant apres auoir eſſayé durant cinq ou ſix iours, d’aller en quelque lieu où l’on ne parlaſt point de Clelie, ſans l’auoir pû trouuer ; Aronce me propoſa au ſortir de chez cette Dame où nous auions veû Arricidie, d’aller faire vne Promenade ſolitaire en vn lieu qui eſt fort agreable. Car Madame, il faut que vous ſçachiez qu’il y a aupres de Capoüe vne grande Prairie, qui eſt vne des plus belles Promenades du monde : ce qui la rend principalement ſi belle, c’eſt qu’elle a diuers petits Ruiſſeaux qui l’arroſent, & qu’elle eſt bordée de deux Faces par quatre rangs d’Arbres qui ſont le plus bel ombrage que ie vy iamais.