Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bien pour luy qu’il l’auoit eſperé, commanda pour ramaſſer toutes ſes forces, qu’on iettaſt tous les Priſonniers, & toutes les Captiues dans la Mer : afin que ceux qui les gardoient vinſſent combattre. Si bien qu’Aronce ayant entendu ce terrible commandement, & Clelius luy ayant crié, que ce n’eſtoit pas aſſez de luy auoir ſauué la vie, s’il ne la ſauuoit auſſi à Sulpicie, & à Clelie ; Aronce fit des choſes que ie ne pourrois vous repreſenter : car il tua ou bleſſa, tout ce qu’il rencontra : & ce qui fit que ſon courage deuint fureur, fut qu’il entendit la voix de Clelie, qui taſchoit par ſes pleintes, d’attendrir le cœur de ces impitoyables Corſaires, qui vouloient effectiuement la ietter dans la Mer. Si bien que ſe précipitant alors au milieu de ceux qui eſtoient à l’entour du Capitaine de ces Pirates, il luy paſſa ſon Eſpée au