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uoit ſa Maiſtreſſe, quoy qu’auec peu d’eſperance : car outre qu’il ne croyoit pas qu’elle tinſt la route de Siracuſe, il y auoit trop long temps qu’elle eſtoit partie pour pouuoir raiſonnablement eſperer de la retrouuer : toutesfois cóme c’eſt le propre de l’amour, de ne negliger rien, Maharbal aima mieux faire cent choſes inutiles, que de manquer à en faire vne qui luy pûſt ſeruir. Mais durant que cét Amant irrité ne ſçauoit ſur qui ſe váger du malheureux ſuccès de ſon amour, & qu’il s’en vangeoit ſur vn autre Amant qui n’eſtoit pas mieux traité que luy ; pendant dis-ie, que le malheureux Aderbal ſouffroit vne iniuſte Priſon, & qu’il enduroit des maux incroyables ; Aronce qui ne ſçauoit rien de ce qui ſe paſſoit à Carthage connoiſſoit que l’abſence ne le gueriſſoit pas, & ſe repentoit de s’eſtre eſloigné de Clelie : car en l’eſtat où