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tage vne amour naiſſante, que la difficulté de la dire, Horace de ſon coſté, deuint bien toſt auſſi amoureux qu’Aróce. Mais comme il aime naturellemét à faire ſecret de toutes choſes, il ne dit rien de ſa paſſion ny à Aronce, ny à moy : ainſi ces deux Amis eſtoient Riuaux ſans auoir ſuiet de ſe pleindre l’vn de l’autre, parce qu’ils ignoroient eſgallement leur amour. Pour le Prince de Numidie, comme il regardoit Aronce comme s’il euſt eſté Frere de Clelie, il luy donnoit mille marques d’amitié, ſans luy deſcouurir ſa paſſion : afin qu’eſtant ſon Amy, il luy fuſt fauorable quand l’occaſion s’en preſenteroit. Pour Maharbal, moins il voyoit de correſpondance à ſon amour dans le cœur de Clelie, plus ſa paſſion augmentoit : & plus Clelius luy aportoit de raiſons pour luy prouuer qu’il ne deuoit point ſonger à marier ſa Fille à