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vous n’eſtes guere opiniaſtre, me dit-il, à demander ce que vous voulez ſçauoir : & vous n’auez aſſurement guere d’enuie de me conſoler de la melancolie que i’ay, puis que vous ne me preſſez pas dauantage de vous en aprendre la cauſe. Ha Aronce (m’eſcriay-ie en le regardant fixement) ie n’ay que faire de vous la demander : puis qu’il faut infailliblement que vous ſoyez amoureux, pour penſer vne auſſi bizarre choſe que celle que vous venez de me dire. Car enfin ie vous ay prié auec tendreſſe, de me dire ce qui cauſe voſtre chagrin : & vous me l’auez refuſé comme vn homme qui ne me le vouloit iamais accorder. Cependant vn moment apres, vous vous fâchez de ce que ie ne vous demande plus ce que vous venez de me refuſer : & ie vous trouue meſme tout diſpoſé à me prier d’entendre ce que vous ne