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celle que ie parle d’ordinaire, ie vous enſeignerois mes erreurs, au lieu de vous corriger des voſtres : c’eſt pourquoy ie ne ſuis nullement propre à eſtre voſtre Maiſtreſſe. Comme ie n’aprens principalemét cette Langue, luy dit-il, que parce que ie ſçay que vous l’aimez, & que pour la parler aueque vous, ie dois principalement parler comme vous parlez, puis que ce n’eſt que de vous ſeule, que ie veux eſtre entendu : c’eſt pourquoy ne me refuſez pas la grace de m’eſclaircir de mes doutes, & de m’aider à m’exprimer lors que ie vous entretiens. Car il eſt certain que quelque riche, & quelque belle que ſoit la Langue de voſtre Patrie, ie la trouue pauure, & ſterile, toutes les fois que ie veux vous dire, ie vous aime : auſſi eſt-ce pluſtoſt parce que ie n’ay point trouué de termes aſſez forts pour vous le bien dire, que par deffaut de hardieſſe