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changer tous les Gardes de la Reine ſa Fille ; & on traita ſi rigoureuſement cette Princeſſe, qu’elle eut lieu de croire que Mezence feroit mourir ſon Fils s’il tomboit en ſa puiſſance. Il eſt vray qu’elle n’aprehenda pas long temps que ce malheur luy arriuaſt : car comme elle ſçauoit quelle eſtoit l’humeur de Mezence, dés qu’elle ſçeût par Flauie, qu’il s’eſpandoit quelque bruit de la naiſſance de ce ieune Prince, elle l’obligea de commander de ſa part à Nicius, & à Martia, de chercher promptement vn pretexte pour faire vn voyage : afin de pouuoir oſter ce ieune Enfant de l’Eſtat d’vn Prince dont elle craignoit eſgallement l’iniuſtice & la violence. Elle donna meſme à Flauie des Pierreries d’vn prix tres conſiderable, pour les faire remettre entre les mains de Martia : afin de s’en ſeruir ſelon