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la réputation d’être au mieux avec Marguerite de Valois ; et Henri IV ne l’ignora pas. « Un jour, dit Tallemant des Réaux dont on a déjà, plus haut, reconnu la patte, un jour le Roy luy dit en riant, en présence de madame la princesse de Conty : Monsieur de Tiron (c’esloit sa principale abbaye) il faut que vous aimiez ma niepce : cela vous reschauffera et vous fera faire encore de belles choses, quoyque vous ne soyez plus jeune. La princesse luy respondit assez hardiment : Je n’en serois point faschée ; il en a aimé de meilleure maison que moy. Elle entendoil la Reyne Marguerite que des Portes avoit aimée lors qu’elle n’estoit encore que reyne de Navarre. » Henri IV n’avait peut-être pas absolument volé cette verte réplique.


On vient de voir que Desportes était abbé : en ce temps, tous les poètes étaient abbés, — comme ils sont aujourd’hui tous attachés à un ministère, et c’est, la plupart, avec une semblable conviction. Mais vraiment Desportes cumula. Il fut abbé de Tiron, abbé d’Aurillac, abbé des Vaux de Cernay, abbé de Josaphat, abbé de Bonport, près Rouen, et de plus chanoine de