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Est-ce le lieu de rappeler que, après Philippe-le-Bel, François II et Henri III, et, après Louis XIII, Gaston d’Orléans, le grand Dauphin, d’autres princes, et des princesses, virent le jour au château de Fontainebleau ?

L’un des ancêtres littéraires de Bertaut, Hugues Salel (dont le nom se lit aussi Salet), abbé de S. Cheron et de S. Sanson, conseiller et aumosnier ordinaire de la Royne, maistre d’hostel et valet de chambre du Roy, assista, le samedi 9 février 1543, à l’heureuse délivrance de Catherine de Médicis, femme de Henri II, François Premier régnant encore. Et il écrivit un poëme De la Nativité de Monseigneur le Duc, fils premier de Monseigneur le Dauphin. Il s’agit du duc de Bretagne, qui sera François II. Salel met en scène une nymphe de la Forêt, ou plutôt une naïade, comme le précise le nom de Callirhoé.


En la forestz de Biere, renommée
Sur tous les boys, pour ce qu’elle est aymée
Du dieu Sylvan, qu’on y void en plain jour
S’y promener et y faire sejour,
Je veis l’autre hyer, près de la claire source.
D’une forest accourir a grant course
Dieux, demy-dieux, deesses, nymphes belles,
Pour escouter les joyeuses nouvelles
Que recitoit, à voix doulce et hautaine,
Callirhoé, nymphe de la fontaine.