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pour rien. Quel fut le Shakspere, à qui Catherine de Medicis fit appel ?

Car, assurément, il ne s’agit pas d’un simple scénario extrait du poëme italien, sur lequel les « belles et honnestes dames » auraient brodé leurs fantaisies. Vers 1565, il y avait déjà beau temps que les poètes travaillaient pour le théâtre, et l’on pourrait même dire pour le théâtre de la Cour. Le Plutus de Ronsard date de 1549. Jacques Bourgeois, en 1545, et Pierre de Mesmes, en 1552, avaient déjà traduit les Supposés du même Arioste. La Sophonisbe du Trissin, mise en prose et en vers français par Mellin de Sainct Gelays, avait été représentée à Blois, en 1554, 1556 ou 1559, devant Henri II et Catherine de Medicis. Il est donc à peu près certain que la Reine-Mère dut commander à un écrivain en renom cette adaptation de l’Arioste qui, au moins, eut le mérite d’être la première et de précéder de quelque vingt ans la Bradamante de Robert Garnier.

Un livre collectif qui parut en 1572 : Imitation de quelques chans de l’Arioste par divers poëtes français… contient Roland furieux, Rodomont, deux complaintes de