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dans un taudis, à écrivailler pendant des mois, enveloppé d’une mauvaise robe de chambre, unique vêtement qu’il possédât. Il poussait le souci ombrageux de sa liberté au point qu’il ne pouvait rester plus d’un instant dans un caresse avec d’autres personnes. Il demandait au bout d’un instant à ses compagnons si les volontés n’étaient pas libres (c’était une de ses phrases favorites), et sur leur réponse affirmative, il se faisait descendre immédiatement. Il était doué d’une faim tenace. Après avoir dîné pendant cinq ou six heures, il se remettait à table et mangeait avec un appétit renaissant, alléguant que son estomac n’avait pas de mémoire. Voilà des traits qui ne sont pas, ce me semble, bien merveilleux et nous donnent l’idée que d’un original assez peu intéressant.

Titon du Tillet le trouvait extrêmement spirituel. Il l’emmena avec lui à Fontainebleau. « Comme il étoit, dit Titon, maigre et fort agile, il montoit quelquefois sur des rochers escarpez, et grimpoit même facilement sur des arbres. Un gros Abbé ayant voulu un jour être de nos promenades dans la Forest de Fontainebleau, Lainez s’impa-