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BRÉBEUF



Il y a pour un poète qui ne serait guère doué que de défauts (mais non de défauts négatifs, tels que la platitude, cela va sans dire — car en ce cas point de salut !) un moyen, peut-être unique, de laisser cependant une œuvre valable : il consiste à choisir un auteur ancien qui ait précisément les mêmes défauts que l’on se sent, et à le traduire. Guillaume de Brébeuf eut la bonne fortune de rencontrer Lucain sur sa route et la bonne idée de s’y arrêter. Il possédait en propre une audace imaginative toute normande, une redondante verve, une abondance inégale et fantasque, une propension